La difficulté à définir le bouddhisme à l’aide de catégories classiques fait qu’il est souvent considéré comme une philosophie ou une religion.
Le Bouddha est un chef spirituel qui vécut au VIe siècle av. J.-C.. Les années de sa naissance et de sa mort (ou parinirvāṇa) ne sont pas claires ; il aurait vécu à peu près quatre-vingts ans, mais les traditions ne s'accordent pas. La plus ancienne, de langue pāli, qui a semblé longtemps la plus probable, le fait naître en 624 av. J.C. et mourir en 544 av. J.C.. Les Thaïlandais font débuter le calendrier bouddhique en 543 av.J.C., un an après le parinirvana.
Né probablement à Kapilavastu (Uttar Pradesh) de la reine Māyā, morte à sa naissance, et du roi Śuddhodana, il avait pour nom Gautama, qui serait soit son gotta (nom de famille), soit une appellation signifiant « fils de Dame Gautami »,[1] sa tante maternelle et mère adoptive. Il appartenait au clan Śākya (ou Shakya) de la caste kshatriya des nobles-guerriers, d’où son surnom de Shākyamuni, « le sage des Śākya ». C'est là le nom principal que la tradition dite du Mahāyāna lui donne - Bouddha Shākyamuni -, et par lequel on le distingue des autres Bouddhas. Siddhārtha est un prénom qu'on lui a inventé au début de l'ère chrétienne ; il est parfois appelé Siddhārtha Gautama (pāḷi : Siddhattha Gotama).
La vie du Bouddha est riche en légendes décrivant des miracles et des apparitions divines. Par ailleurs, c'est seulement 300 ans après sa mort qu'elle commence à être connue par des textes, en même temps que ses enseignements, grâce à l'empereur Ashoka qui en fait la promotion sur toute l'étendue de son domaine et envoie des missions à l'étranger. Malgré le mystère qui entoure les premiers temps du bouddhisme, on ne peut cependant pas nier qu'un guide spirituel nommé Gautama ait existé. À cette époque, le monde hindouiste était agité par d'importantes dissensions philosophiques et spéculatives ; c'est d'ailleurs à ce moment que le jaïnisme commence à s'imposer réellement. Pour être signifiant au sein de son milieu socio-culturel, le bouddhisme s'est imprégné d'hindouisme, auquel il a emprunté nombre de concepts, en les modifiant sensiblement parfois. Il a ainsi adopté le cycle des réincarnations (saṃsāra), qu'il réinterprètera en « cycle des renaissances », puisqu'il affirmera l'inexistence de toute âme pouvant se « réincarner », et le principe de la rétribution des actes (karma), c’est-à-dire des mérites et des fautes accomplies au cours des renaissances successives. Le Bouddha a souligné qu'il n'était ni un dieu, ni le messager d'un dieu, et que son système de pensée n'était pas d'origine divine, mais plutôt axé sur la compréhension de la nature de l'esprit humain, pouvant être redécouvert par toute personne par ses propres moyens et par l'expérience ; le bouddhisme des origines niait la création du monde par les dieux, la rédemption ou la révélation.
Le bouddhisme indique que chacune de ces causes donne suite à la prochaine, jusqu'à ce que la cause de la douzième retourne à la première. Ce cycle de naissances et de décès ne s'arrête que lorsque l'on a atteint le nirvāṇa. La roue de l'existence karmique représente ces trois poisons par un cochon (l'ignorance), un coq (l'attachement) et un serpent (l'aversion). D'autre part si ces trois poisons sont facteurs de souffrance (Duḥkha), sa naissance ne peut résulter que de l'ignorance initiale.
1. Compréhension juste
2. Pensée juste
3. Parole juste
4. Action juste
5. Mode de vie juste
6. Effort juste
7. Attention juste
8. Concentration juste
On peut aussi traduire, à la place de l'adjectif juste, par les adjectifs parfait, complet ou total.
Les actions malhabiles sont celles qui prennent leurs racines dans les trois poisons de base: l’avidité, l’aversion et la confusion mentale ou l’ignorance. Elles tendent à avoir des conséquences mauvaises pour nous ou pour les autres. Les actions habiles sont celles qui sont exemptes d’avidité, de haine et de confusion mentale et qui, au lieu de cela, sont motivées par la générosité, par l’amour et la compassion et par la compréhension. Elles tendent à avoir des conséquences positives pour nous ou pour les autres. Dans le bouddhisme, une action n’est donc ni bien ni mal en elle-même, mais est favorable ou défavorable selon la motivation et l’état d’esprit qui la sous-tend.
L’éthique bouddhique nous invite donc à prendre conscience des états d’esprit dans lesquels nous nous trouvons et à partir desquels nous agissons, parlons ou pensons et à être responsable tant de ces états d’esprit que des conséquences de nos actions.
Ces principes sont déclinés dans des préceptes, qui ne sont pas des règles d'interdits, mais des guides de comportement éthique face auxquels nous pouvons nous mesurer et progresser. Ils peuvent aussi être vus comme le mode de fonctionnement naturel d'une personne éveillée.
L'éveil permet à l'homme d'entrer dans le nirvāṇa, puis d'atteindre à sa mort le parinirvāna (extinction complète). Le cycle karmique est donc brisé à jamais.
Là où le bouddhisme theravāda insiste sur l'extinction complète et irréversible du saṃsāra, le mahāyāna laisse aux bodhisattvas la possibilité de s'y maintenir (sans toutefois produire de karma), par compassion pour les êtres vivants, qu'ils vont alors guider vers l'éveil.
Mais le concept de vacuité, exposé par la littérature dite de la prajñāpāramitā, et Nāgārjuna, prend un nouveau sens et fonde le Madhyamaka. Le Madhyamaka reconnaît l'enseignement de la coproduction conditionnée, mais il considère cette roue de la vie comme vacuité. Cet auteur proclame : "Le Vainqueur a dit que la vacuité est l'évacuation complète de toutes les opinions. Quant à ceux qui croient en la vacuité, ceux-là, je les déclare incurables."
Christian Thomas Kohl, Bouddhisme et Physique quantique