วันพฤหัสบดีที่ 13 กันยายน พ.ศ. 2550

Cichlidae

La famille des cichlidés appartient au sous-ordre des Labroidei, qui compte aussi des familles comme les Pomacentridés (Poisson clown) ou les Scaridés (Poisson perroquet).
Cette
famille comporte plus de 200 genres et 1 200 espèces, réparties principalement en Afrique, en Amérique Centrale, Amérique du Sud, Texas (une espèce), Israël, Madagascar, Syrie, Iran, Sri Lanka et sur les côtes sud des Indes. De nombreuses espèces sont importées et parfois élevées en Europe à des fins aquariophiles, en raison de leur coloration vive et de leurs mœurs parfois évoluées.
On compte parmi ses membres les plus célèbres le
scalaire, l'oscar ou encore le discus.
La disparition massive des 200 espèces différentes de cichlidés du
lac Victoria, espèces qui se sont diversifiées depuis 12 000 ans, est une illustration des menaces qui pèsent sur la biodiversité (voir aussi : Le Cauchemar de Darwin).

Caractéristiques physiques

- nageoires dorsale et anale constituées de rayons épineux dans la partie antérieure et mous dans la partie postérieure.
-
nageoires pelviennes dotées de quelques rayons épineux durs et pointus
- absence de
dents sur le palet mais présence de dents pharyngiennes et dents maxillaires.
- une seule paire de narines (contre deux pour la plupart des poissons)
-
ligne latérale interrompue chez la plupart des espèces, en deux et parfois trois segments.

Comportement

Le comportement évolué des cichlidés fascine les aquariophiles. Mis à part la faculté d'apprentissage qu'ils montrent en captivité (notamment chez l'oscar, souvent considéré comme l'équivalent aquatique du chien), on peut citer leur mode de reproduction : quand les œufs ne bénéficient pas d'une incubation buccale, maternelle, paternelle ou bi-parentale, ils sont jalousement surveillés par les parents, qui n'hésitent pas à veiller sur leur progéniture longtemps après l'éclosion, en offrant, pour certaines espèces, leur bouche comme protection et moyen de locomotion aux alevins.

Classification

Quelques genres constituant la famille des cichlidés :


-Aequidens (Aequidens pulcher, Cichlidé-drapeau, ...)
-
Apistogramma (Apistogramma agassizi,...)
-
Archocentrus
-
Astatotilapia
-
Aulonocara
-
Benthochromis
-
Callochromis
-
Cichlasoma (Cichlidé à tête bossue, Cichlidé-forçat ou zébré, Cichlidé-drapeau, ...)
-
Chalinochromis
-
Cyathopharynx
-
Astronotus (Oscar, ...)
-
Aulonocranus
-
Fossorochromis
-
Geophagus
-
Haplochromis
-
Hemichromis (Cichlidé rouge ou Poisson-joyau, ...)
-
Herichthys
-
Heros
-
Julidochromis
-
Labeotropheus
-
Melanochromis
-
Metriaclima
-
Nannacara
-
Neolamprologus
-
Pelvicachromis
-
Petrochromis
-
Pseudotropheus
-
Pterophyllum (Scalaire, ...)
-
Sarotherodon
-
Symphysodon (Disque/Discus brun, Disque/Discus bleu, Disque/Discus rouge, Disque/Discus vert, ...)
-
Tropheus
-
Tilapia Smith, 1840
-
Oreochromis Günther , 1889
-
Variabilichromis
-
Xenotilapia

Passiflore

Les Passiflores, le genre (Passiflora), regroupent plus de 500 espèces de plantes grimpantes de la famille des Passifloracées aux fleurs spectaculaires, mais leur abondance n'est garantie que dans les régions à climat doux.
Passiflora serratifolia
Elles tirent leur nom du fait que les missionnaires
jésuites se servaient, pour représenter la Passion du Christ auprès des indigènes, de la fleur de cette liane : son pistil, les dessins de sa corolle et diverses pièces florales ressemblent à une couronne d'épines, au marteau et aux clous de la Crucifixion.
Les fleurs sont connues en
phytothérapie pour leur action sédative. La grenadille (Passiflora edulis) donne un fruit comestible à la saveur acidulée (le fruit de la passion) qui entre dans la composition de sorbets, de jus ou de coulis.

Sol

Presque tous les sols conviennent à la culture de la passiflore, sauf très secs ou alcalins.

Emplacement

Plein soleil à l'ombre légère ; dans les régions froides, choisir par exemple un mur chaud, exposé au sud ou au sud-ouest. Pour stimuler la floraison, le développement radiculaire doit être limité à 45X45 cm.
Les fleurs de passiflore sont très sensibles au gel, au virus et aux parasites.

Multiplication

Par bouture de bois semis-dur en été. Il y a lieu de regénérer les vieux plants en les rabattant au niveau du sol. Tailler les tiges qui débordent de l'espace disponible.

Principales espèces


-Passiflora amalocarpa
-
Passiflora amethystina
-
Passiflora aurantia
-
Passiflora caerulea
-
Passiflora capsularis
-
Passiflora coccinea
-
Passiflora edulis - Grenadille
-
Passiflora foetida
-
Passiflora helleri
-
Passiflora holosericea
-
Passiflora incarnata
-
Passiflora karwinskii
-
Passiflora ligularis
-
Passiflora mucronata
-P
assiflora murucuja
-
Passiflora quadrangularis
-
Passiflora racemosa
-
Passiflora serratifolia
-
Passiflora tarminiana
-
Passiflora tenuifila
-
Passiflora tulae
-
Passiflora vitifolia - Passiflore à feuilles de vigne
-
Passiflora yucatanensis

วันจันทร์ที่ 10 กันยายน พ.ศ. 2550

René Descartes
René Descartes (Descartes en Touraine, France, 31 mars 1596 - Stockholm, Suède, 11 février 1650) est un mathématicien, physicien et philosophe français, considéré comme l'un des fondateurs de la philosophie moderne.
Sa méthode, exposée à partir de
1637 dans le Discours de la méthode, et développée par la suite, montre une rupture par rapport à la scolastique, enseignée jusqu'alors : la réflexion cartésienne est rationaliste. En usant de la raison seule dans l'étude des phénomènes, fondant une nouvelle métaphysique radicalement différente de l'ancienne, Descartes ouvre notamment la voie à Malebranche, Spinoza, et plus lointainement aux religions naturelles des Lumières (déisme et théisme).
Descartes, dont le projet philosophique s'inscrit en réaction au procès de
Galilée (1633), eut une influence considérable sur la pensée scientifique, surtout en France. L'impact de cette pensée fut grand car elle toucha à des questions théologiques. On ne peut pourtant attribuer à Descartes l'entière paternité de la philosophie moderne, puisqu'il jugeait qu'il serait nuisible de faire usage de sa philosophie dans le domaine politique.
Biographie
René Descartes est né le 31 mars 1596 à Descartes, dans une famille noble de la Touraine. Il était le troisième enfant de Joachim Descartes, conseiller au parlement de Rennes. Sa mère mourut un an après sa naissance, et Descartes fut élevé par sa grand-mère. Enfant maladif, il se fit remarquer par ses dons intellectuels précoces. Son père l'appelait le philosophe, car le petit René ne cessait de poser des questions[1].
À l'âge de huit ans, Descartes entra au
Collège royal de la Flèche, où enseignaient les Jésuites, et il y resta jusqu'à l'âge de 18 ans ; il reçut un traitement de faveur en raison de sa mauvaise santé et de ses dons. Il apprit la physique et la philosophie scolastique et étudia les mathématiques. Il dira plus tard dans son Discours de la méthode combien ces études lui paraissaient incohérentes et peu propres à la bonne conduite de la raison. De cette période, nous ne conservons qu'une lettre d'authenticité douteuse (elle est peut-être de l'un de ses frères), lettre que Descartes aurait écrite à sa grand-mère.
En
1616, il obtient son baccalauréat et sa licence de droit à l'université de Poitiers. Après ses études, il part vivre à Paris. De cette époque date un traité d'escrime. Il finit par se retirer en solitaire dans un quartier de la ville pour se consacrer à l'étude. Après deux années de cette vie cachée (Heureux qui a vécu caché était alors sa devise), il décide d'étudier le grand livre du monde.
Il s'engage alors en
1618 en Hollande à l'école de guerre de Maurice de Nassau, prince d'Orange, et fait la même année la connaissance du physicien Beeckman. C'est à ce dernier que sont adressées les premières lettres que nous avons de Descartes, et l'Abrégé de musique a été rédigé pour lui. Beeckman tenait un journal de ses recherches, et il y relate les idées sur les mathématiques, la physique, la logique, etc. que Descartes lui communiquait ; ce dernier consacrait alors ses heures de loisir à l'étude et aux mathématiques.
En 1619, Descartes quitte la Hollande pour le Danemark, puis l'Allemagne, où la guerre de Trente Ans allait éclater, et assista au couronnement de l'Empereur Ferdinand à Francfort. Il s'engage alors dans l'armée du duc Maximilien de Bavière.
Cette année-là, Descartes s'intéresse à l'ordre légendaire de la
Rose-Croix dont il ne trouvera jamais aucun membre. Son appartenance à cette fraternité, de même que l'existence même de cette fraternité à cette époque, est contestée. Toujours est-il que dans le contexte qui suivit la condamnation des écrits favorables à l'héliocentrisme (1616), en France et en Allemagne, on parlait beaucoup des idées de cette prétendue fraternité. Il nia y avoir appartenu.
C'est pendant ses quartiers d'hiver (
1619 - 1620) à Neubourg que se révèle à lui une pensée décisive pour sa vie. Le 10 novembre 1619, il fait en effet trois songes exaltants qui l'éclairent sur sa vocation :
« Le 10 novembre
1619 lorsque rempli d'enthousiasme je trouvai le fondement d'une science admirable… » (Olympiques, fragment)
Baillet en a fait le récit, dont voici le début :
« La recherche qu'il voulut faire de ces moyens, jeta son
esprit dans de violentes agitations, qui augmentèrent de plus en plus par une contention continuelle où il le tenait, sans souffrir que la promenade ni les compagnies y fissent diversion. Il le fatigua de telle sorte que le feu lui prît au cerveau, et qu'il tomba dans une espèce d'enthousiasme, qui disposa de telle manière son esprit déjà abattu, qu'il le mit en état de recevoir les impressions des songes et des visions.
Il nous apprend que le dixième de novembre mille six cent dix-neuf, s'étant couché tout rempli de son enthousiasme, et tout occupé de la pensée d'avoir trouvé ce jour-là les fondements de la science admirable, il eut trois songes consécutifs en une seule nuit, qu'il s'imagina ne pouvoir être venus que d'en haut. »
Il raconte alors comment il s'enferma dans son poêle
[2] et conçut sa méthode. Il fit alors vœu d'un pèlerinage à Notre-Dame de Lorette à Loreto (accompli finalement en 1623), renonça à la vie militaire et, de 1620 à 1622, il voyage en Allemagne et en Hollande, puis revient en France. Ce qu'il a écrit pendant cette période se trouvait dans un petit registre mentionné dans l'inventaire fait à Stockholm après sa mort, mais il est aujourd'hui perdu. Il nous est néanmoins connu par Baillet et par Leibniz qui en avait fait des copies. Ces copies furent retrouvées par Foucher de Careil et publiées en 1859 sous le titre Cogitationes Privatae. Mais il se trouve qu'elles ont depuis de nouveau disparu. De cette époque nous possédons également un De Solidorum elementis.
En
1622, Descartes estime sa fortune suffisante pour ne pas avoir à travailler ; il règle ses affaires de famille et recommence à voyager, visitant l'Italie. De l'été 1625 à l'automne 1627, Descartes est de nouveau en France. Il rencontre le père Marin Mersenne à Paris et commence à être connu pour ses inventions en mathématique. Il fréquente le monde, cherche la compagnie des savants et se bat en duel. Mais, à l'automne 1627, chez le nonce du pape, le cardinal de Bérulle lui fait obligation de conscience d'étudier la philosophie. Il part alors à la campagne, en Bretagne, pendant l'hiver 1627 - 1628.
C'est de cette époque (
1622 - 1629) que datent divers traités de mathématiques (sur l'algèbre, l'hyperbole, l'ellipse, la parabole) connus par le journal de Beeckman, et d'autres petits traités qui sont perdus. L'œuvre la plus importante de cette période s'intitule les Règles pour la direction de l'esprit.
Cherchant la solitude, il décide de s'installer dans les
Provinces-Unies ; il y fait d'abord un bref séjour (à l'occasion duquel il va voir Beeckman), mais revient probablement à Paris pendant l'hiver 1628, puis s'installe définitivement en Hollande au printemps 1629. Sa vie va alors être entièrement consacrée à l'étude. Il s'inscrit à l'Université de Franeker. Il continue pourtant de se déplacer (de 1629 à 1633 : Franecker, Amsterdam, Leyde, Deventer). Souhaitant ne pas être dérangé, il n'indique jamais sur ses lettres le vrai lieu où il se trouve, mais donne le nom de quelques villes.
À
Amsterdam, Descartes vit au centre de la ville, dans la Kalverstraat, le quartier des bouchers, ce qui lui permet de faire de nombreuses dissections. Il rencontre des savants : Reneri, Hortensius, Plempius, Schooten, etc. Ses rencontres, comme sa volonté de vivre solitaire, sont ainsi toujours subordonnées à sa passion de la recherche. Il commence en 1629 un Traité de métaphysique (aujourd'hui perdu), mais il ne semble pas que ses pensées se soient encore dirigées vers les thèses des Méditations métaphysiques. S'il formule néanmoins le 15 avril 1630 sa théorie de la création des vérités éternelles, c'est qu'il s'interroge sur la place de la science ; sa métaphysique se développe ainsi d'après ses réflexions de physique, et il ne tire pas encore au clair tous les fondements qui seront exprimés dans ses ouvrages ultérieurs.
Mais Descartes s'occupe également de
mathématiques : il tente de réformer le système de notation et introduit l'usage des lettres de l'alphabet latin. C'est en 1631, quand Gollius lui proposa le problème de Pappus, qu'il découvre les principes de la géométrie analytique. Il commence les Météores à l'occasion de l'observation des parhélies (observations faites à Rome, en 1629). Il étudie l'optique, découvre les lois de la réfraction, et achève la rédaction de la Dioptrique. Enfin, Descartes veut expliquer tous les phénomènes de la nature : il étudie les êtres vivants et fait de nombreuses dissections à Amsterdam pendant l'hiver 1631 - 1632. De là viendront le Monde et le Traité de l'homme. Les observations anatomiques de Descartes nous sont connues par les copies de Leibniz et des fragments (Excerpta anatomica, Primae cogitaniones circa generationem animalium, Partes similares et excrementa et morbi, ce dernier daté de 1631). Mais les dates de certains textes sont incertaines (pour certains jusqu'à 1648 peut-être).
Les lettres de cette période vont le montrer occupé de science ; on trouve néanmoins quelques remarques d'
esthétique sur la musique. Elles nous renseignent également sur son caractère susceptible et dur, méprisant l'irrésolution. Dans sa lettre à Mersenne du 4 novembre 1630, Descartes dit songer à faire un traité de morale. Il faut noter que Mersenne se trouvait au centre d'un réseau de mathématiciens et de scientifiques de nombreux pays (voir sa biographie).
En novembre
1633, Descartes apprend que Galilée a été condamné. Il renonce alors à publier le Traité du monde et de la lumière qui ne paraîtra qu'en 1664.
Le
Saint-Office, le 24 février 1616, avait condamné les propositions : Sol est centrum mundi et omnino immobilis motu ; en 1620, un décret de la Congrégation des cardinaux avait autorisé de supposer le mouvement de la Terre par hypothèse. Mais l'ouvrage de Galilée, Dialogo sopra i due massimi sistemi del mondo (le dialogue sur les deux grands systèmes du monde), fut condamné le 22 juin 1633. L'hypothèse du mouvement de la Terre selon le modèle copernicien (héliocentrisme) ne pouvait être prise en compte que s'il était clair que l’analyse était effectuée dans une perspective purement mathématique.
Descartes reçoit de Beeckman l'année suivante (
1634) le livre de Galilée qui lui valut cette condamnation. Il décide alors de donner une autre orientation à son œuvre : ce sera le Discours de la méthode (en 1637) et les essais qui le suivent, en particulier les Méditations métaphysiques (1641) et les Principes de la philosophie (1644).
À la fin de
1633, Descartes quitte Deventer pour Amsterdam ; en 1635, il est à Utrecht. Il passe ensuite à Leyde (où il avait déjà été en 1630) et s'arrête à Santpoort en 1637.

Descartes et la reine Christine.
De
1637 à 1641, Descartes vit principalement à Santpoort. Il fait venir auprès de lui Hélène, la servante et amie dont, en 1635, il a eu une fille, Francine. Mais Francine meurt en septembre 1640, laissant à Descartes « le plus grand regret qu'il eût jamais senti de sa vie ». Un mois plus tard, Descartes perd son père, âgé de soixante-dix-huit ans et qui était le doyen du Parlement de Bretagne. Le 31 mars 1641, il s'installe dans le petit château d'Endegeest, agrémenté d'un beau jardin, de vergers et de prairies. C'est là qu'il recevra l'abbé Picot, l'abbé de Touchelaye, le conseiller Jacques Vallée Desbarreaux et de nombreux amis.
En
1641, il répond aux objections de Hobbes contre ses Méditations métaphysiques. En 1643, il rencontre Élisabeth de Bohême, fille de l'électeur Palatin détrôné en exil en Hollande, et commence une abondante correspondance, qui aboutira au Traité des Passions (1649). Il fait trois séjours en France (1644, 1647 et 1648). C'est au cours du second qu'il rencontrera Pascal et qu'il lui inspirera les expériences du Puy-de-Dôme sur la pression atmosphérique. En 1650, il accepte l'invitation de la reine Christine à Stockholm ; la rigueur du climat et l'horaire matinal de ses entretiens avec la reine (5 heures) sont pour lui inhabituels et ont raison de sa santé. Il meurt d'une pneumonie le 11 février 1650.
En
1667, les restes de Descartes furent rapatriés en France. Depuis 1819, sa tombe est à l'église Saint-Germain-des-Prés, à Paris. Bien que la Convention nationale, en 1792, ait projeté de transférer ses cendres au Panthéon de Paris avec les honneurs dus aux grands hommes, ses restes sont, deux siècles plus tard, toujours « coincés » entre deux autres pierres tombales - celles de Jean Mabillon et de Bernard de Montfaucon - dans une chapelle abbatiale de l'église Saint-Germain-des-Prés, à Paris. L'arrêté de la Convention n'a toujours pas été appliqué.
Le projet cartésien : la recherche d’une science universelle
Quand Descartes commence à s'intéresser aux sciences, la domination de l'aristotélisme est très profondément discutée. Les débats sur l'héliocentrisme (voir équivalence des hypothèses) font rage dans le milieu scientifique.
Il y a au
XVIIe siècle une influence des courants philosophiques du stoïcisme, de l'augustinisme et du scepticisme – plus particulièrement en ce qui a trait à l'influence de Montaigne, qui constitue à cet égard une figure représentative du doute et du scepticisme qui anime l'époque. Le doute sceptique est une question qui intéresse son siècle : on a conscience de ne pas posséder une vérité indubitable, surtout dans le domaine des mœurs et des opinions, mais on la cherche : le cheminement vers le doute s'oriente vers la vérité. Les idées de la fraternité de Rose-Croix étaient aussi très répandues en Allemagne et en France autour des années 1620.
En
1633, Galilée, après avoir convaincu une partie des autorités de l'Église, est finalement condamné, son ami le pape Urbain VIII commue sa peine en assignation à résidence.
Néanmoins, les thèses
héliocentriques font leur chemin. Elles remettent en cause certains fondements de la religion chrétienne : le psaume 93 (92) (Dieu, roi de l'univers) affirme en effet, au XVIIe siècle : « Tu (Dieu) as fixé la terre immobile et ferme ». Descartes reçut en 1634 de son ami Beeckman le dialogue sur les deux grands systèmes du monde, le livre qui valut à Galilée sa condamnation. Descartes renonça à publier le traité du monde et de la lumière, et préféra s'orienter vers une carrière philosophique.
Avec Descartes, les outils
mathématiques permettent le développement d'une science nouvelle, la dynamique, issue de l'astronomie et de la physique. Les sciences deviennent des disciplines autonomes qui se passent de la métaphysique. L'école scolastique a manqué sur les questions d'observation, elle est discréditée. C'est la révolution copernicienne.
Descartes, avide de
connaissances, s'interrogea sur la place de la science dans la connaissance humaine. Il approuvait le projet de Galilée de rendre compte de la nature en langage mathématique, mais il lui reprochait son manque de méthode, d'ordre, et d'unité. Toute la philosophie cartésienne aura pour préoccupation constante de ramener l'étude d'objets particuliers à quelques principes premiers, dont le fameux cogito.
Dans son ouvrage sur
les Règles pour la direction de l'esprit (1629), Descartes avait fait l'inventaire de nos moyens de connaître, et avait privilégié l'intuition et la déduction, sans négliger l'imagination et la mémoire (règle douzième).
Après le procès de Galilée, le projet philosophique de Descartes se présente alors en trois étapes principales correspondant aux trois œuvres suivantes :
Le discours de la méthode (1637)
Descartes commença donc par élaborer une
méthode qu'il voulait universelle, aspirant à étendre la certitude mathématique à l'ensemble du savoir, et espérant ainsi fonder une mathesis universalis, une mathématique universelle. C'est l'objet du Discours de la méthode (1637). Il affirme ainsi que l'univers dans son ensemble (mis à part l'esprit qui est d'une autre nature que le corps) est susceptible d'une interprétation mathématique. Tous les phénomènes doivent pouvoir s'expliquer par des raisons mathématiques, c'est-à-dire par des figures et des mouvements conformément à des « lois ».
Descartes juge la méthode
scolastique, inspirée de l'Antiquité et de la tradition judéo-chrétienne, comme trop « spéculative », déclarant dans le discours de la méthode (sixième partie) :
« Au lieu de cette philosophie spéculative qu'on enseigne dans les écoles, on en peut trouver une pratique, par laquelle, connoissant la force et les actions du feu, de l'eau, de l'air, des astres, des cieux, et de tous les autres corps qui nous environnent, aussi distinctement que nous connoissons les divers métiers de nos artisans, nous les pourrions employer en même façon à tous les usages auxquels ils sont propres, et ainsi nous rendre comme maîtres et possesseurs de la nature. »
Les méditations sur la philosophie première (1641)
Mais il sentira la nécessité d'un fondement
métaphysique pour la connaissance, fondement lié à la théologie qui permettrait d'affermir la religion. La métaphysique cartésienne, qu'il expose dans les méditations sur la philosophie première (1641), a ainsi une double fonction, et le but serait atteint si l'on met en évidence les principes premiers dont on peut déduire tout le reste : le cogito.
Toutefois, dans les méditations, Descartes semble montrer des réticences à s'étendre sur la notion
scolastique de substance, qui se trouve pourtant au cœur de la métaphysique. Cette notion ne sera vraiment abordée par Descartes que dans les Principes de la philosophie[3].
Les Principes de la philosophie (1644)
La
métaphysique cartésienne devient le point de départ de toutes les connaissances jusqu'à la morale qui en est le fruit. Dans les Principes de la philosophie (1644), Descartes compare la philosophie à « un arbre, dont les racines sont la métaphysique, le tronc la physique, et les branches toutes les autres sciences, les principales étant la mécanique, la médecine et la morale… »
Le projet cartésien s'inscrit donc dans une conception morale de la recherche de la
vérité :
« C'est proprement avoir les yeux fermés, sans tâcher jamais de les ouvrir, que de vivre sans philosopher ; et le plaisir de voir toutes les choses que notre vue découvre n'est point comparable à la satisfaction que donne la connaissance de celles qu'on trouve par la philosophie ; et, enfin, cette étude est plus nécessaire pour régler nos mœurs et nous conduire en cette vie, que n'est l'usage de nos yeux pour guider nos pas. Les bêtes brutes, qui n'ont que leur corps à conserver, s'occupent continuellement à chercher de quoi le nourrir ; mais les hommes, dont la principale partie est l'
esprit, devraient employer leurs principaux soins à la recherche de la sagesse, qui en est la vraie nourriture ; et je m'assure aussi qu'il y en a plusieurs qui n'y manqueraient pas, s'ils avaient espérance d'y réussir, et qu'ils sussent combien ils en sont capables. Il n'y a point d'âme tant soit peu noble qui demeure si fort attachée aux objets des sens qu'elle ne s'en détourne quelquefois pour souhaiter quelque autre plus grand bien, nonobstant qu'elle ignore souvent en quoi il consiste. Ceux que la fortune favorise le plus, qui ont abondance de santé, d'honneurs, de richesses, ne sont pas plus exempts de ce désir que les autres ; au contraire, je me persuade que ce sont eux qui soupirent avec le plus d'ardeur après un autre bien, plus souverain que tous ceux qu'ils possèdent. Or, ce souverain bien considéré par la raison naturelle sans la lumière de la foi, n'est autre chose que la connaissance de la vérité par ses premières causes, c'est-à-dire la sagesse, dont la philosophie est l'étude. Et, parce que toutes ces choses sont entièrement vraies, elles ne seraient pas difficiles à persuader si elles étaient bien déduites. » (les Principes de la philosophie, lettre-préface de l'édition française des principes)
Moyens d’accès à la connaissance
Dans les Règles pour la direction de l'esprit (1629), Descartes expose son intention d'orienter les études de façon que l'esprit porte des « jugements solides et vrais » (règle premièrerègle première).
Il y a nécessité d'élaborer une méthode pour parvenir à la recherche de la vérité, car la méthode est « la voie que l'
esprit doit suivre pour atteindre la vérité. » (règle quatrième).
Descartes revient sur ce qui est immédiatement évident, à savoir la condition de la
connaissance. Il existe donc pour Descartes des propositions simples qui, dès qu'elles sont pensées, sont tenues pour vraies : rien ne produit rien, une seule et même chose ne peut à la fois être et ne pas être, etc. Ces propositions ne sont pourtant pas données, elles s'appuient sur des cas généraux, mais sont saisies en tant que telle par la pensée. C'est au moyen d'une intuition que la pensée saisit les éléments les plus simples, c'est-à-dire les principes (règle cinquième).
Descartes passe en revue les moyens d’accès à la
connaissance, indiquant dans la Règle huitièmerègle huitième :
« Et d’abord nous remarquerons qu’en nous l’in­telligence seule est capable de connoître, mais qu’elle peut être ou empêchée ou aidée par trois autres facultés, c’est à savoir, l’
imagination, les sens, et la mémoire. »
Pour parvenir à la certitude, tout doit être reconstruit ; Descartes va ainsi s'efforcer de bâtir la
science en un fonds qui soit tout à lui. Mais la première condition pour bâtir l'édifice des sciences certaines, c'est que l'esprit se crée ses propres instruments, au lieu d'emprunter à autrui des outils dont il n'a pas éprouvé la rigueur. Quelqu'un qui veut exercer l'art de forgeron sans encore en avoir les outils, devra se forger pour son usage avec les moyens de la nature les outils dont il a besoin (Les Règles pour la direction de l'esprit, VIII, X). Cet instrument que se forge lui-même l'esprit, ce sont les règles de la méthode.
Il faut se servir de « toutes les ressources de l’intelligence, de l’imagination, des sens, de la
mémoire, pour avoir une intuition distincte des propositions simples » (règle douzième).
La méthode sera pour Descartes le point de départ de toute
philosophie, car elle « prépare notre entendement pour juger en perfection de la vérité et nous apprend à régler nos volontés en distinguant les choses bonnes d'avec les mauvaises. » (Recherche de la vérité par les lumières naturelles, X). La grande préoccupation de Descartes est ainsi d'atteindre la certitude. C'est pourquoi il se méfie des connaissances qui viennent des sens et des livres, car ce ne sont là que des certitudes paresseuses, quand il ne s'agit pas seulement de probabilité, et, par ce moyen, nous ne pouvons trouver la vérité que par hasard et non par méthode.
Le doute métho
Pour s'assurer de la solidité de nos connaissances, il nous faut trouver une bonne fois pour toutes un fondement inébranlable à partir duquel nous pourrions déduire tout le reste. Ainsi peut-on dire que la méthode cartésienne commence en réalité par la mise en doute systématique de toutes les connaissances qui nous semblent évidentes.
Mais il faut tout d'abord faire quelques remarques sur l'exposition de la pensée cartésienne. Bien que Descartes écrive le Discours de la Méthode en
français pour rejoindre une plus large audience (il s'agit du tout premier ouvrage philosophique à être écrit en français, alors qu'à l'époque le latin était parfaitement maîtrisé par les érudits, qui considéraient cette langue comme la langue universelle de la science), il ne conseille pas de le suivre dans les voies qu'il a explorées :
parce qu'il faut faire par soi-même l'épreuve de nos connaissances pour parvenir à la certitude ; Descartes ne peut être certain pour son lecteur. Le doute et la méthode ont donc des aspects subjectifs très marqués, alors même que Descartes espère fonder les sciences.
parce que certains
esprits n'en sont pas capables, par précipitation ou modestie ; et il faut déconseiller le doute à la plupart des hommes parce que le risque est trop grand qu'ils ne s'égarent pour toute leur vie :
« Épistemon : Je pense qu'il est très dangereux de s'avancer trop loin dans cette manière de raisonner : les doutes universels de ce genre nous conduisent droit à l'ignorance de Socrate, ou à l'incertitude des pyrrhoniens, qui est comme une eau profonde où l'on ne peut trouver pied.
Eudoxe : J'avoue que ce n'est pas sans grand danger qu'on s'y hasarde sans guide, quand on n'en connoît pas le gué, et que beaucoup même s'y sont perdus. » (Recherche de la vérité par les lumières naturelles)
Parmi les connaissances que nous avons dans notre
esprit, Descartes distingue celles que nous avons reçues dès le plus jeune âge et celle que l'on apprend dans les livres ou par des maîtres :
« Comme nous avons été enfants avant que d'être hommes et que nous avons jugé tantôt bien et tantôt mal des choses qui se sont présentées à nos sens lorsque nous n'avions pas encore l'usage entier de notre raison, plusieurs jugements ainsi précipités nous empêchent de parvenir à la connaissance de la vérité, et nous préviennent de telle sorte qu'il n'y a point d'apparence que nous puissions nous en délivrer, si nous n'entreprenons de douter une fois en notre vie de toutes les choses où nous trouverons le moindre soupçon d'incertitude. » (Principes de la philosophie, 1)
Le préjugé et la précipitation nous empêchent de bien juger. Nous devons donc suspendre notre
jugement. Mais il n'est pas suffisant de douter des connaissances que nous avons reçues par notre éducation, car nous pouvons facilement remarquer que nous sommes quelques fois trompés par nos sens. Descartes fait ainsi plusieurs expériences de pensée qui l'amènent à penser que les sens nous trompent peut-être tout le temps, comme dans le rêve ou la folie.
Ce doute au sujet de la véracité des sens l'amène à mettre en cause l'existence de l'ensemble des choses matérielles, de son
corps et par conséquent de l'existence même du monde qui l'entoure.
Néanmoins, dans un passage des
Méditations sur la philosophie première, Descartes montre, par l'exemple d'un simple morceau de cire, que ce ne sont pas nos sens qui nous trompent, mais le jugement que nous formulons sur leurs témoignages. C'est l'entendement qui conçoit le morceau de cire en tant que substance étendue, au-delà des formes, des couleurs, des odeurs, etc. que nous pouvons lui prêter. Ainsi, s'il y a erreur, elle ne peut venir que de la précipitation à juger de ce que nous recevons par le moyen de la perception ; c'est pour nous une marque d'imperfection et une source intarissable d'erreurs.
Une fois toutes ces sources d'erreurs écartées, il reste encore quelques
vérités qui nous semblent très évidentes, parce qu'elles portent sur les éléments les plus simples : ainsi des vérités mathématiques. Néanmoins, il arrive que nous nous trompions en calculant ; mais ce n'est pas encore là le doute le plus universel que nous puissions concevoir, car nous pouvons faire l'hypothèse d'un dieu trompeur, d'un mauvais génie qui nous aurait créés tels que nous nous trompions toujours :
« Je supposerai donc qu'il y a, non point un vrai Dieu, qui est la souveraine source de vérité, mais un certain mauvais génie, non moins rusé et trompeur que puissant qui a employé toute son industrie à me tromper. Je penserai que le ciel, l'air, la terre, les couleurs, les figures, les sons et toutes les choses extérieures que nous voyons, ne sont que des illusions et tromperies, dont il se sert pour surprendre ma crédulité. Je me considèrerai moi-même comme n'ayant point de mains, point d'yeux, point de chair, point de sang, comme n'ayant aucun sens, mais croyant faussement avoir toutes ces choses. Je demeurerai obstinément attaché à cette pensée ; et si, par ce moyen, il n'est pas en mon pouvoir de parvenir à la connaissance d'aucune vérité, à tout le moins il est en ma puissance de suspendre mon jugement. » (
Méditations métaphysiques)
Le doute devient alors hyperbolique, et son caractère excessif fait de lui un doute
métaphysique, car il ne concerne plus seulement les sens et les jugements que nous pouvons formuler à partir de leurs témoignages ; ce doute est la formulation de l'hypothèse que l'erreur et l'illusion sont ontologiquement liées à notre entendement, qu'elles sont donc radicales et insurmontables ; rien ne semble plus pouvoir être tenu pour certain. Même les mathématiques, aussi évidentes soient-elles pour notre pensée, pourraient bien n'être que le résultat d'une tromperie dont nous sommes les victimes.
Par ce doute hyperbolique, nous en arrivons donc à ne plus pouvoir rien juger, à ne plus pouvoir rien tenir ni pour vrai ni pour faux, à ne plus tenir aucun
être comme réel.dique
Les mathématiques
Le principal apport de Descartes en mathématique est l'application des méthodes de l'algèbre (réformée par Viète au début du siècle) aux problèmes de la géométrie, pratiqués presque sans changement depuis l'antiquité (cf. Archimède par exemple). Mais les mathématiques ne sont pour lui qu'un moyen d'éprouver sa méthode, de s'y exercer, car il n'y a pas de science à laquelle on puisse demander des exemples aussi certains et évidents ; mais il n'en ferait pas grand cas si elle ne servait…
« qu'à résoudre les vains problèmes dont les calculateurs et les géomètres ont coutume d'amuser leurs loisirs ; et je croirais, dans ce cas, n'avoir réussi qu'à m'occuper de bagatelles avec plus de subtilité peut-être que les autres. »