วันพฤหัสบดีที่ 3 มกราคม พ.ศ. 2551

Lilith
Dans la Kabbale, Lilith (לִּילִ֔ית) serait, à l’Éden, la première femme et la première compagne d'Adam, avant Ève.
Il s’agit peut-être du plus ancien mythe féminin : il a au moins quatre mille ans. Probablement à l’origine un démon femelle
sumérien (Lilitû), peut-être identifiable avec la Lillaka du récit de Gilgamesh et le saule, elle est présente dans les écrits rabbiniques : le Talmud de Babylone. Dans différentes versions de la Bible (Bible TOB, Bible de Jérusalem, Bible Darby et celle d'André Chouraqui) on trouve le terme pour désigner un "être nocturne", mais le thème de Lilith est absent de la Bible canonique. Ce personnage est pétri de contradictions : elle est à la fois aérienne et chtonienne, voire aquatique, dévoratrice mais à la sexualité et à la fécondité illimitées, mais aussi symbole de frigidité et de stérilité, épouse, fille et double du diable, elle rassemble les côtés négatifs de la féminité archaïque, la femme qui ne peut être l’épouse de l’homme, dans la culture judéo-chrétienne. Elle a connu de multiples avatars, jusqu’à la Lolita de Nabokov.
Les origines de Lilith
Lilith est vraisemblablement l'écho d’un démon femelle sumérien, puis babylonien, Lilitû ou Ardat Lili. Ses traits dominants sont déjà son caractère aérien, sa sexualité et sa fécondité sans limite. Considérée comme un démon dévorateur, elle est liée à Déesse mère. Déesse-serpent, déesse ailée (donc alliant les caractères chtonien et aérien), pour Marija Gimbutas elle correspond à la Déesse mère dont on retrouve la trace depuis le paléolithique supérieur. Elle serait présente dans l’épopée de Gilgamesh, Gilgamesh et le saule, sous le nom de Lillaka, récit dans lequel elle se rapproche de la déesse Inama (Astarté). On la retrouve également dans la « déesse-aux-serpents » de la civilisation minoenne, mais également sous les traits d'Isis, la déesse ailée de l'Égypte ancienne.
Dans la Kabbale
C’est pour résoudre cette contradiction que les rabbins vont enrichir le mythe de Lilith, qui trouve un développement important dans un recueil écrit entre le VIIIe et le Xe siècles après J.-C., l'alphabet de Ben Sira, le commentaire de l’Ecclésiaste.
Au commencement (Béréshit), Lilith, n’est que l’appellation générique d'une classe de démons femelles : elle vient donc des
Enfers, de la poussière. C’est dans l’alphabet de Ben Sira que se trouve expliquée le destin de Lilith : elle est tirée de la même terre qu’Adam (que l’Alphabet de Ben Sira appelle Adam-Kadmon), donc se considère comme son égale. Elle refuse de se tenir au-dessous de lui quand ils font l’amour, ce qui provoque une dispute. Elle invoque alors le nom de l’Éternel, des ailes lui poussent, et elle abandonne Adam et l’Éden. Devant les plaintes d’Adam, Dieu envoie trois anges convaincre Lilith, qui refuse. Elle est donc celle qui dit non à la fois à l’homme et à Dieu.
Sa punition est d’abord de voir tous ses enfants mourir à la naissance : mais, désespérée par cette mort qui naît d’elle, elle va se
suicider. Les anges lui donnent le pouvoir de tuer les enfants des hommes (jusqu’à la circoncision, au huitième jour, pour les garçons, et jusqu’au vingtième jour pour les filles). Elle rencontre ensuite le démon Samaël, l’épouse et s’installe avec lui dans la vallée de Jehanum, où il prend le nom d’Adam-Bélial.
Pour se venger, Lilith devient le serpent qui provoque la
Chute d’Ève, et incite Caïn à tuer Abel. Comme ses enfants s’entretuent, Adam refuse de coucher avec Ève, ce qui permet à Lilith d’enfanter des nuées de démons (avec le sperme d’Adam qui tombe à terre) pendant cent trente ans.
Plus tard, dans le Livnat ha Sappir,
Joseph Angelino identifie Lilith à la reine de Saba, dans son rôle de tentatrice ; l’une des deux prostituées qui se disputent un enfant devant Salomon est également Lilith.
De "Première Femme" à "Première démone"
Lilith surpasse rapidement les succubes, servantes attitrées de Lucifer, sans en être une elle-même. Elle y obtient vite le titre de "Première démone", la favorite de Lucifer. Mais, l'épouse de Lucifer, Grande maîtresse des servantes appelées succubes n'a par contre aucune autorité sur les démons mâles (beaucoup plus nombreux) placés sous l'exclusive férule de son époux, fils de Satan. Une nouvelle fois, elle se venge en le trompant abondamment. Lui, la trompe à son tour avec Ève.
Dans ces profondeurs océaniques où des
prières et objurgations multiples tentent de l'y maintenir pour l'empêcher de troubler la vie des Hommes et particulièrement des jeunes Hommes (par définition, encore peu expérimentés), sur terre. Mais ces prières assez efficaces de jour, perdent de leur force au début de la nuit, Lilith, aidée, propulsée par toutes les forces du mal, en profite pour sortir des Abîmes. Les mères et les jeunes mariées, doivent tout faire pour éviter de laisser leur fils et époux seuls aux abords du crépuscule. Car alors, devenus une proie facile pour cette démone, toujours à l'affût, ils seraient entraînés, directement, vers la débauche pour toujours.
Dans la chanson
'Cabaret Sainte-Lilith est une chanson de Hubert-Félix Thiéfaine.
Lilith est une chanson du groupe
Plaid sur laquelle chante Björk (album Not for threes).
Lilith est le nom d'un album de Jean-Louis Murat.
Soliloquy For Lilith est un album du groupe expérimental britannique Nurse With Wound.
En anglais, on joue sur la proximité phonétique entre le
lys (lilium, et surtout leur pluriel, lilies) et Lilith, et l’opposition entre la Vierge Marie dont le lys est l’emblème et Lilith : on peut signaler la chanson du groupe Genesis Lilywhite Lilith.
Lilith est également le nom d'un groupe de musique du Québec, Canada.
"Lilith Infinite" est le nom d’un collectif de musique électronique fondé en 2005 par les français Michel Brossault et Philippe Pissier (traducteur d’Aleister Crowley, Austin Osman Spare, Phil Hine, etc.). L’intitulé renvoie à la poétesse et courtisane polonaise Diana Sylwia Orlow, alias Lilith von Sirius (1971-1997).
Lilith Calling est un titre phare du groupe d'industriel-gothic anglais Sleeping Dogs Wake, sur l'abum 'Understanding' - 1989 - One Little Indian Records.
Lilith et les droits des femmes
Dans les années 1970, certaines militantes du groupuscule la « Cause des femmes » ont repris Lilith et son image comme porte- flambeau de leur lutte. En effet, contrairement à Ève, que la Bible présente comme ayant été conçue à partir d'une côte d'Adam afin qu'elle lui soit dépendante et donc soumise, Lilith aurait été formée à partir d'argile comme Adam et serait donc davantage « égale » à lui. Ce qui placerait la femme dans un statut, non plus de subordination, mais de parité - égalité face à l’homme.
Un autre courant
féministe, moins radical, se base lui sur l’existence dans les sociétés du paléolithique d’un courant matriarcal d’abord prédominant mais évincé, peu à peu, par le triomphe du patriarcat dans les sociétés néolithiques. Donc lors du passage d’une société de chasseurs-cueilleurs à celui passage d’une société de pré- agriculteurs où l’homme jusque là nomadisant reste fixé dans un (proto)- village qu’il maîtrise. Voir à ce sujet l’article de Mary Daly, dans «Si Dieu était une femme», (opus cité) : « …une théologie (tout-puissante) représente un Dieu masculin, tout-puissant… « Si Dieu est mâle, alors le mâle est Dieu ». D’autant plus fort qu’il est camouflé et prétendument pratiqué «au nom de Dieu », le pouvoir religieux de type patriarcal cache une violence radicale]] vis-à-vis des femmes : il impose et justifie l’expérience masculine comme norme, ainsi que des stéréotypes sans fondement théologique sérieux sur le masculin et le féminin. Dans l’Église, le pouvoir de décision appartient à des hommes célibataires dont la légitimité est, dans les faits, celle qu'ils s'octroient mutuellement. Cela signifie que non seulement l’ensemble des femmes, mais aussi la plupart des hommes subissent [cette violence]. Cela signifie aussi que l'institution se prive d’une part importante de l’humanité et d’une image de Dieu apportée par les femmes. »

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